Pourquoi les canards sont-ils toujours Ă l’heure ? Parce qu’ils sont dans l’Ă©tang.
Au temps jadis, dans les contrĂ©es lointaines, Ăcoutons, noble assemblĂ©e, ma ballade prochaine, D’un canard taquin, joyeux vagabond, Qu’un barde, en sa sagesse, va vous conter sans façon. Pourquoi, demanderez-vous, les canards, frĂ©tillants, Sont-ils toujours Ă l’heure, prompts et vaillants ? Simplement, mes bons seigneurs, Ă©coutez-moi bien, C’est parce qu’ils choisissent l’Ă©tang comme un lien. Dans la fraĂźcheur de l’aube, sous le doux firmament, Les canards, en allĂ©gresse, s’amusent gaiement, Dans le miroir azurĂ© d’un lac enchantĂ©, Leur demeure secrĂšte, dont ils sont attitrĂ©s. Quand sonne l’heure tant attendue, sans tarder, Nos canards, sans dĂ©tour, n’ont pas le temps d’observer, Ils s’Ă©lancent, ailes dĂ©ployĂ©es dans les airs, Comme un vol majestueux, semblable Ă un mystĂšre. Dans l’Ă©tang, ils jaillissent, pleins d’entrain, Telle une horloge, Ă l’instant, ils sont enfin PrĂ©sents, ponctuels, prĂȘts Ă saluer le jour, Offrant Ă tous par leur prĂ©sence, un bel atour. Quelle leçon pouvons-nous tirer de leur empressement ? D’ĂȘtre toujours fidĂšle Ă son rendez-vous, assurĂ©ment, Comme ces vaillants canards, pleins de discipline, Qui par leur prĂ©sence, enjolivent nos matines. Alors, mes seigneurs, mĂȘlons-nous Ă leur danse, Soyons Ă l’heure, avec allĂ©gresse et constance, Car dans l’Ă©tang de la vie, oĂč chacun s’Ă©bat, Les canards nous enseignent l’art d’un temps respectĂ©. Ă prĂ©sent, ma ballade touche Ă sa fin, Laissant rĂ©sonner cette morale en festin, Telle est l’histoire des canards ponctuels, Seigneurs, Ă©coutez-la, et soyez toujours fidĂšles.