Proverbe quĂ©bĂ©cois â Un homme sans femme. Un homme sans femme ne tient pas lâhiver.
Il Ă©tait une fois, au Moyen Ăge, Un homme sans femme, un homme bien sage. Dans un petit village perdu dans la neige, Il affrontait l’hiver, sans aucun privilĂšge. Le vent soufflait fort, les jours Ă©taient bien longs, Et l’homme solitaire cherchait le doux frisson. Il cherchait l’amour, ce prĂ©cieux compagnon, Pour lui tenir chaud lors des nuits sans son. Car un homme sans femme, disait-on, Ne peut pas affronter les rudes saisons. Le froid mordant, le gel dans les maisons, Il faut ĂȘtre deux pour braver ces tribulations. Alors l’homme partit, Ă la recherche de l’Ăąme sĆur, Ă travers montagnes et vallĂ©es, sans lueur. Il rencontra des dames de cĆur et de grandeur, Mais aucune ne rĂ©ussit Ă combler son malheur. Il entendit parler d’une femme d’une rare beautĂ©, Une demoiselle, fiĂšre et pleine de gaietĂ©. Il se dit qu’elle pourrait enfin l’apaiser, Et l’aider Ă traverser les temps dĂ©solĂ©s. Il se rendit auprĂšs d’elle, avec son cĆur en Ă©moi, EspĂ©rant qu’enfin, l’hiver serait moins froid. Mais la dame lui dit, sans aucune joie, « Un homme sans femme ne tient pas l’hiver, dĂ©solĂ©e. » Déçu, notre homme retourna vers son village, Sans la douce chaleur d’une tendre compagne. Et il continua de braver les rudes rivages, Mais son cĆur Ă©tait lourd, rempli de peine et d’outrage. Ainsi va la vie, au Moyen Ăge comme maintenant, Parfois l’amour se fait rare, comme le printemps. Mais il ne faut pas perdre espoir, un jour vient le temps, OĂč un homme sans femme, conquiert l’hiver vaillamment. Alors, compagnons, retenez bien cette morale, L’amour est un feu qui rĂ©chauffe les plus froids dĂ©dales. Un homme sans femme peut vivre mais ne s’Ă©panouit pas, Car aimer, c’est braver les hivers, tout en ayant les bras.